Je marche des territoires, je parle de poivre, on collecte des choses — so pants have pockets to fill — pour remplir nos poches ou de sorte que mes poches se remplissent. Alors, je pose des cailloux, je bâtis mon abri et j’allume un feu. Ma pratique se nourrit de ces rites et habitudes qui me permettent de questionner nos relations aux objets, aux endroits et à autrui en mêlant récits, tissus, bouts de bois, photographies, notes sur papier et grains de poivre autour d’une casserole d’eau bouillante.
Par un recours fréquent au texte, une réflexion sur les contenants qui accompagnent mes trajets, je cherche à délimiter des territoires mouvants, comme une marée remonte une plage, ou un œuf se répand dans une poêle.
Délimiter des territoires et interroger des ici et maintenant, un cairn sur un sentier, balise, bouée, point sur une carte. Rassembler des objets et choses qui portent leur propres récits et territoires. Ainsi, frotter des cailloux, allumer des feux, pour nos soupes, pour nos récits.
une table de travail, photographie d'Anouk Marilleau d'un jour où j'ai travaillé dans le jardin de l'école